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Sur les traces de Martin Luther
Pour sa traditionnelle sortie de fin de saison, le Stammtisch avait prévu, en cette année du 500ème anniversaire de la Réformation, d’emmener ses adeptes à Worms, petite ville allemande de 83000 habitants, située à une heure et demie de Haguenau, le long du Rhin en direction de Mayence.
Worms, c’est la ville où Martin Luther a comparu devant l’empereur Charles Quint pour y répondre de sa dissidence à l’égard de l’Eglise.

Nous sommes en 1521, Worms compte quelque 7000 habitants. Mais de novembre à la fin du mois de juin s’y rajoutent les 12000 visiteurs du Reichstag qui siégeant en ville. Branle-bas de combat, car il faut nourrir ces gens et nourrir leurs 5 à 6000 chevaux ! Participent au Reichstag, le nonce apostolique Johannes Alejander, peu apprécié du peuple, et le Kurfürst Friedrich der Weise. Le 16 avril, arrive Martin Luther, sommé de se rétracter sur ses thèses. Il refusera de le faire, déclarant devant Charles Quint, empereur du Saint Empire Romain-Germanique et de l’Espagne : « je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu'il est évident qu'ils se sont souvent trompés et contredits — je suis lié par les textes de l'Écriture que j'ai cités, et ma conscience est captive de la Parole de Dieu ; je ne peux ni ne veux me rétracter en rien. Me voici donc en ce jour. Je ne puis faire autrement. Que Dieu me soit en aide. »
« L’hérétique » moine Luther s’exprimait en allemand, langue dans laquelle il avait traduit la Bible. Sait-on seulement que l’empereur Charles Quint ne parlait que le français et qu’il a fallu lui traduire les déclarations de celui qu’il avait fait comparaître devant lui ? Le peuple de Worms acclame l’accusé au moment de sa déclaration et empêche que soient brûlés ses écrits. Au contraire, ces derniers, imprimés dans les jours qui suivent, s’arrachent auprès des libraires. Les imprimeurs se jettent sur ses sermons pour les diffuser tant on les leur réclame. Martin Luther sera banni de l’empire et trouvera refuge au château de la Wartburg sous la protection du prince-électeur Frédéric III le sage.

Le groupe des Haguenoviens emmené par le pasteur Daniel a été accueilli par deux guides pour un tour de ville étayé de plusieurs interventions de personnages en costume d’époque : la logeuse de Luther, la libraire et finalement la servante de l’évêque.

Après un déjeuner sur les bords du Rhin, on a visité la « Dreifaltigkeitskirche » (l’église de la Trinité) et le palais épiscopal, adossé à la cathédrale, qui abrite une exposition consacrée à la diète impériale de 1521.
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