Prédication du 3e dimanche de l’Avent
14 décembre 2025
(Luc 3, 3-14)
L’Avent… Qu’est-ce que c’est ?
« C’est le temps qui précède Noël, c’est avant Noël », diront certains.
C’est vrai. Mais si ce n’était que cela, le temps de l’Avent s’écrirait A.V.A.N.T.
« C’est le temps où l’on se prépare à vivre Noël, à le fêter », diront d’autres.
C’est vrai. Il y a les calendriers de l’Avent et les couronnes de l’Avent.
Ils ont été inventés pour patienter jusqu’à la joie de Noël.
Mais est-ce que nous attendons vraiment Noël ?
Dans notre société de consommation, c’est déjà Noël.
Regardons autour de nous.Que reste-t-il à attendre ?

Et Noël, au fond, c’est quoi ?
« Une fête de famille », diront certains.
« Une occasion de se réjouir, de faire plaisir ».
D’autres diront : « C’est la fête de la naissance de Jésus ».
C’est vrai. Mais pour l’Église, Noël est bien plus que la fête d’un bébé emmailloté entre un âne et un bœuf. Noël est bien plus qu’un anniversaire. Noël, c’est Dieu qui vient rejoindre l’humanité. Dieu qui vient partager notre vie.
Lui qui est le Tout Autre devient comme nous, devient l’un de nous. Il entre dans l’histoire humaine.
Il a vécu parmi nous.
Il est mort.
Et surtout, il est ressuscité.
Et cela change l’histoire de l’humanité.
Et il l’a promis : il reviendra. Il reviendra établir pour toutes ses créatures un règne de justice et de paix. C’est l’espérance des chrétiens.
Et pour l’Église, le temps de l’Avent, c’est se préparer à cela : la venue du Seigneur.
L’Avent avec un E n’est pas ce qui vient « avant » avec un A.
Il vient d’un mot latin qui signifie : advenir.
L’Avent, c’est le temps de la venue de Dieu.
Alors comment se prépare-t-on à accueillir celui qui vient établir la justice et la paix ?
Avec du vin chaud et du pain d’épices ? En courant les magasins ? En générant une quantité incroyable de déchets pour que la fête soit « exceptionnelle » ?
Même en allumant chaque dimanche une bougie de plus sur la couronne de l’Avent,
est-ce que je prépare vraiment la venue du Seigneur ?
Pendant le temps de l’Avent,l’Église nous invite, à méditer certaines figures bibliques.
Parmi elles, celle qui est traditionnellement proposée pour le troisième dimanche de l’Avent : Jean. Celui qui baptise dans le Jourdain.
Le baptême de Jean, ce n’est pas le même que le nôtre. Le sien est un baptême de repentance. Il invite ses contemporains à changer de vie pour se préparer à la venue du Seigneur qui est proche. Et son baptême symbolise cette conversion. Les Évangiles le présentent comme un ascète. Il vit simplement, vêtu d’une peau de bête et se nourrissant de sauterelles.
Quand on lui demande comment préparer la venue du Seigneur, il répond : « Celui qui a deux chemises, qu’il en donne une à celui qui n’en a pas. Et celui qui a de quoi manger, qu’il partage ce qu’il a. »
Plus de simplicité. Et plus de solidarité. Voilà le programme de Jean pour préparer le chemin du Seigneur.
Rien de spectaculaire. Rien d’extraordinaire.
Mais une autre manière de vivre : Partager le superflu.
Ne pas prendre plus que ce qui est nécessaire.
Ne pas abuser de sa position, de sa force, de son pouvoir.
Revenir à l’essentiel.
Préparer le chemin du Seigneur, ce n’est pas ajouter encore à nos vies déjà pleines. Ce n’est pas faire plus. Parfois c’est justement faire moins.
Moins d’accumulation. Moins de superflu. Moins de ce qui encombre. Et faire de la place.
De la place dans nos vies.
De la place dans nos relations.
De la place pour l’autre. De la place pour Dieu.
Plus de sobriété. Plus de partage. Plus d’espérance.

En ce temps de l’Avent, cet appel nous est adressé à nous aussi. Non pas pour nous charger ou nous culpabiliser, mais pour nous rendre disponibles.
Car le Seigneur vient. Cela ne dépend pas de nous. Il nous est donné de préparer son chemin. Mais quoi que nous fassions, il vient.
Il vient pour vient établir la justice et la paix.
Il vient pour nous sauver. Il vient pour tout changer. Amen.
Sophie Jung, pasteure
